Changements climatiques et prolifération des rongeurs

Si les catastrophes météorologiques et la destruction de milieux de vie et des espèces sont au cœur du combat, la prolifération des nuisibles inquiète de plus en plus la communauté scientifique. Le débalancement écologique lié aux changements climatiques menace à la fois la santé publique, la sécurité alimentaire et la biodiversité.
Les effets des changements climatiques sur les espèces
Des études démontrent que le réchauffement planétaire entraîne un déplacement des espèces et favorise la prolifération d’espèces nuisibles dans des endroits où elles étaient contrôlées quelques années auparavant. L’état du climat entraînerait également une mutation physiologique rapide chez certaines espèces. Certaines donnent des indices sur la transformation des modes de vie ou la modification du régime alimentaire liées à une migration forcée. D’autres, plus inquiétantes, mettent en garde contre l’éventuelle disparition d’une espèce.
C’est ce qu’on remarque, par exemple, chez les tortues. À une température supérieure à 31 °C, leurs œufs renferment uniquement des tortues femelles. C’est ainsi qu’aujourd’hui, au nord de la Grande barrière de corail, seulement 13 % des tortues sont aujourd’hui des mâles. Il en est de même pour différentes espèces de tortues ailleurs dans le monde.
La lutte contre les rats

Au fur et à mesure que la Terre se réchauffe, les plantes et les animaux sauvages n’ont d’autre choix que de s’adapter ou périr. Alors que la survie de certaines espèces est menacée, certains ravageurs s’adaptent rapidement aux effets du réchauffement climatique et voient même leurs populations augmenter dans différentes régions du globe.
Les rats figurent parmi les espèces qui s’adaptent le mieux, et ce, depuis la nuit des temps. Cela explique que les rats bruns soient parvenus à coloniser le monde entier. Se reproduisant à un rythme impressionnant, capables de supporter des conditions difficiles et mangeant pratiquement n’importe quoi, ces opportunistes mettent peu de temps à infester un territoire… qu’il s’agisse d’une grande métropole ou d’une île isolée du Pacifique.
Et au fur et à mesure que les espèces indigènes plus fragiles céderont du terrain, les rats s’y installeront, contribuant à leur tour à l’extinction de certains animaux. Cela se produit actuellement à Hawaï, où les rats menacent certains oiseaux indigènes sur leur propre territoire.
REMARQUE
La capacité d’adaptation du rat ne garantit pas pour autant la survie de toutes les espèces. L’élévation du niveau de la mer ainsi que des phénomènes extrêmes ont entraîné la disparition de 97 % du territoire habité par un rongeur australien (melomys rubicola). Aucun spécimen n’a été vu depuis 2009.
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Comment le climat favorise les infestations

Les effets des changements climatiques requièrent une vigilance accrue de la part des propriétaires et une conscientisation au niveau planétaire quant à l’urgence de freiner le réchauffement de la planète. Voici les phénomènes observés.
Accélération des cycles de reproduction chez les rongeurs
Les cycles de reproduction de plusieurs espèces de nuisibles, dont les cafards, les rats et les souris, sont étroitement liés à la température. Les automnes particulièrement chauds, les hivers cléments et les printemps hâtifs permettent par exemple à la souris de donner naissance à trois portées additionnelles chaque année.
Ça fait beaucoup si on pense qu’une seule souris peut produire de 50 à 100 souriceaux tous les ans et que chaque bébé femelle peut à son tour se reproduire six semaines après sa naissance. Le réchauffement climatique fait en sorte que ces cycles s'accélèrent, menant à une croissance exponentielle des populations.
Si vous croyez avoir une souris ou un rat dans votre maison, sachez qu’il y a peu de chances qu’il soit seul. Agir rapidement permet d’éviter le pire : dommages matériels, espaces souillés par l’urine et les excréments, nécessité de faire appel à un exterminateur, décontaminer la maison. Cela explique pourquoi des propriétaires installent des pièges et appâts de façon préventive avant l’arrivée du froid.
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À SAVOIR : Puisqu’une souris peut s’insérer dans un trou équivalent au diamètre d’un dix sous, il est important d’inspecter régulièrement la maison et de faire les réparations nécessaires afin d’empêcher les souris d’entrer. Pour savoir si vous n’avez rien oublié, consultez notre article : Comment empêcher les souris d’entrer dans votre maison
La transformation des habitats et migration forcée

Les changements climatiques bouleversent les écosystèmes, entraînant la migration forcée des espèces et causant, d’un même élan, l’expansion géographique des nuisibles. Plusieurs espèces se déplacent vers le nord dans le but de retrouver les conditions de vie qui leur sont favorables.
On associe la transformation des habitats à une hausse des températures, à la sécheresse, à la destruction des forêts, à l’érosion des sols. Les précipitations extrêmes liées aux changements climatiques ne doivent pas être oubliées, les zones inondées étant propices à la prolifération des rongeurs.
Toute modification des écosystèmes peut favoriser l’implantation d’espèces nuisibles dans de nouveaux habitats, une expansion géographique à laquelle des espèces indigènes, plus fragiles et moins adaptables, ne sont pas nécessairement en mesure de faire face.
La migration des souris
Des chercheurs canadiens ont observé une inversion totale des proportions de deux différentes espèces de souris pour des régions données. Entre autres, leur étude révèle que dans la Réserve naturelle Gault de l’Université McGill, à 40 kilomètres de Montréal, 9 spécimens sur 10 étaient des souris sylvestres en 1970, et 1 sur 10 était une souris à pattes blanches. Cinquante ans plus tard, les proportions se sont totalement inversées.
Au fur et à mesure que les hivers s’adoucissaient, la souris à pattes blanches aurait migré vers le nord, à raison de 11 kilomètres par année.
La concurrence pour la nourriture, ainsi qu’une modification des habitudes alimentaires causées par cette migration forcée, pourraient expliquer les changements morphologiques observés chez les deux espèces. Parmi ces transformations, on note notamment le déplacement d’une molaire, indice qu’elles doivent désormais broyer leurs aliments.
La diminution de la résistance des hôtes

Le stress causé par les changements climatiques peut affaiblir les défenses naturelles des plantes ou des animaux hôtes, les rendant plus vulnérables aux infestations. Le même phénomène a été observé au Moyen-Âge : la disparition d’importantes populations de rats a amené les puces à chercher de nouveaux hôtes, en l’occurrence les humains, menant aux épidémies de peste.
La disparition des prédateurs naturels
Une fois installée dans de nouveaux habitats, rien ne garantit que l’espèce migrante y sera confrontée à ses prédateurs. Ce bouleversement, au niveau de la répartition géographique des espèces, a pour effet de déséquilibrer les chaînes alimentaires et de mener à la prolifération de nuisibles et à des infestations de plus en plus difficiles à contrôler.
Une désynchronisation qui perturbe l’équilibre naturel

Les changements climatiques peuvent aussi être à l’origine d’une désynchronisation entre une proie et ses prédateurs, entre une espèce végétale et son principal pollinisateur, entre le cycle de vie d’une plante et celui de l’animal qui s’en nourrit.
On pense aux fragiles chenilles du monarque, dont la survie dépend de l’asclépiade, ou encore aux faons, dont la survie est menacée par un printemps plus précoce. Le moment où la végétation renaît ne coïncide plus automatiquement avec la période des naissances.
Santé publique et sécurité alimentaire : les conséquences de la prolifération des nuisibles

Les infestations liées aux changements climatiques sont un enjeu majeur pour la sécurité alimentaire et la santé publique. On pense évidemment à la destruction des récoltes, mais aussi à la nourriture contaminée par les rongeurs et à la transmission des maladies (hantavirus, leptospirose, salmonellose, toxoplasmose, teigne, peste, fièvre hémorragique).
Plusieurs maladies peuvent être transmises aux humains par contact direct ou indirect avec l’urine, les excréments ou la salive des rongeurs. En favorisant la prolifération de nuisibles, les changements climatiques menacent d’une autre manière les populations mondiales.
D’autres nuisibles à surveiller
Les infestations exacerbées par les changements climatiques ne sont pas le fait d’uniquement quelques espèces dans des régions ciblées du monde. Elles peuvent être causées par de nombreuses espèces végétales ou animales et touchent tous les continents.
Prolifération d’insectes

Chez les insectes, la propagation du moustique-tigre, du charançon rouge du palmier ou de la punaise diabolique est favorisée par les changements climatiques.
Il en est de même pour les tiques, désormais présentes dans des régions où elles étaient autrefois absentes. Si on ne peut garantir que ce phénomène soit dû aux changements climatiques, le fait que les hivers soient de plus en plus courts et plus doux assure la survie d’une plus grande quantité de larves et prolonge la saison d’activité de l’insecte.
Végétation indigène menacée
Certaines maladies causées par des champignons et des bactéries sont également en expansion dans le monde végétal. Les températures plus douces favorisent la propagation des maladies, s’inscrivant au même titre que la sécheresse, les feux de forêt ou les pluies diluviennes comme une menace qui plane sur les récoltes, les forêts et l’ensemble de la biodiversité.
La prolifération d’espèces envahissantes, dont certaines exotiques, menace tout autant les écosystèmes en s’appropriant l’espace et les ressources disponibles au détriment des espèces indigènes. Certaines, tolérant mieux la chaleur extrême et le manque d’eau, prennent rapidement le dessus sur les espèces plus sensibles à la sécheresse. D’autres s’adaptent facilement et gagnent rapidement du terrain.
C’est le cas de la renouée du Japon, considérée comme l’une des espèces les plus difficiles à éradiquer. En plus de détruire la végétation locale, elle favorise l’érosion des rives, modifie la composition chimique du sol et affecte la diversité des microorganismes qu’on y retrouve. Ses racines et ses tiges peuvent également s’infiltrer dans les fissures des infrastructures, faisant chuter les valeurs immobilières du simple fait de sa présence sur un terrain.

Vérifiez si elle est présente dans votre jardin : La renouée du Japon, espèce exotique envahissante | Wilson Control
Un autre exemple qui a un impact direct sur la santé humaine est l’herbe à poux, qui se propage rapidement, augmentant les problèmes d’allergie avec un pourcentage de pollen de plus en plus élevé dans l’air.
Ces exemples démontrent des répercussions plus subtiles des changements climatiques sur notre monde. Soyons attentifs et agissons promptement. La lutte contre les changements climatiques s’avère la meilleure façon de prévenir les infestations liées au climat.
Travaillons ensemble à la réduction des gaz à effet de serre et adoptons des modes de vie et de production plus durables pour protéger la planète et les générations futures.